Place Publique du Lorndor

Journal de Bord.



2 Janril, 502 après le couronnement de Fesu, Roi des  Colls. 8h00.

Bonjour cher journal,
Je t’entame ici car je quitte aujourd’hui mon beau pays pour une mission importante, à ce qu’il paraît.  Des gardes royaux ont débarqués chez moi hier soir, en plein anniversaire de mes 19 ans, pour me dire que le départ de l’ « Aurore Surprise » était avancé à ce matin même, pour, selon les marins, poursuivre un navire déserteur qui filerais vers l’ennemi plein d’informations concernant nos plans futurs. Plans d’ailleurs qui… Enfin moi je suis là pour obéir aux ordres de toutes façons, et obéir dans ce célèbre vaisseaux est un grand honneur, trop grand pour que je conteste quelque chose maintenant. Trois grands mâts et une belle coque aux planches serrées comme jamais encore on en avait vues, 600 hommes, 90 cannons, et des munitions et armements presque illimités… Les Juges ne m’avaient donc pas mentis il y a une semaine, au cours du grand Tournoi des Collsises, dans lequel j’ai fini second au concours d’épée, sur près de 300 participants, perdant en final contre un officier supérieur du Surprise. C’est là qu’ils m’ont repéré, pour me proposer un poste dans l’armée, sauf que dans ce navire, il n’y a que des héros, et malgré mes talents d’épéistes, me voilà  simple mousse,  tout juste bon à laver le pont et faire la cuisine. Me voilà donc au service du Grand Fesu XII, parti sur les mers, à bord du fameux Surprise ! !




7 Janril 502, 9h76.

Salut mon beau,
La vie est belle à bord, la plupart des marins étant les idoles de ma jeunesse, encore actuelles. Beaucoup de races se mélangent ici, des Nains, des Gnomes, des Taurens, des Trolls, des Elfes, des Orcs et des Humains. L’ambiance est très bonne, les vivres et les boissons coulant à flots, divers tournoi étant organisés à bord, de pêche comme d’épée, pour parfois une bouteille ou une ration doublée, mais parfois aussi des lots très spéciaux, comme des oiseaux exotiques ou de belles sommes d’argents, ou encore une des Filles des Mers pour le gagnant seul, toute une nuit sur les frais du capitaine.  Je n’ai même pas osé encore me présenter à un seul des tournois, bien que les Filles des Mers soit très excitantes, je préfère me réserver pour les batailles futures. Selon l’officier chargé d’une vingtaine de marins dont moi, on gagnerait beaucoup de terrains sur le Moqueur, et devrions nous retrouver au contact dans une semaine, maximum.

10 Janril 502, 18h25.

Bonjour mon cher,
Nous avons croisé ces 2 derniers jours 7 bateaux, dont un navire de guerre lourd ennemi : nous lui sommes arrivés dessus avec le vent dans le dos, et malgré la bonne artillerie arrière de notre adversaire, nous l’avons atteint sans recevoir un seul boulet. C’est alors qu’après un virement tout juste arrivé à portée, j’ai vu notre puissance de feu incroyable, et la grande expérience de nos canonniers : la première salve suffit à dérouter totalement un navire presque aussi gros que le notre ! Seulement moins d’une dizaine de tirs manquèrent la cible, les autres pour la plupart allant s’écraser sur le pont ennemis, ou en pleins dans les canons d’en face ! ! Nous pûmes ensuite aborder l’épave sans problèmes, ne découvrant que quelques poches de résistances ci et là. Ma bravoure fut remarquée par l’officier, car je vais passer la nuit avec une des Filles des Mers, comme beaucoup de mes camarades ayant participé à l’abordage. Bilan de l’attaque : 2 morts et 7 blessés pour nous… 459 morts et 51 blessés pour les marins de la Reine des Osles, les blessés étant soignés pour servir de cibles d’entraînement au tir de pistolet, les plus récalcitrants étant accrochés à de petits rafiots lâchés à portée de canons dans la brume, le cris du prisonnier touché par un boulet permettant de savoir si la cible a été touchée ou non.



13 Janril 502, 14h00

Bonjour bon journal ,
Les voiles du Moqueur sont enfin en vue depuis hier matin, et la bataille de manœuvre pour attraper le vent mieux que l’autre a commencé, le capitaine étant sur le pont jour et nuit et gueulant des ordres sans arrêt. Le navire fuyard est plus gros que le notre, 120 canons selon les officiers, plus de 800 hommes, et pas des moindres.
Ici, l’ambiance est aux prières ou aux rires forcés, car la tension est grande, surtout que beaucoup à bord ont des frères ou des amis dans le Moqueur.


15 Janril 502, 16h00

Bonjour cher journal,
L’heure est grave, car nous sommes pris au piège depuis plus de 6 heures. Le Moqueur nous a en fait amené dans une embuscade, et nous sommes tombés dedans têtes baissée. Maintenant, une très grande partie de la flotte de la Reine nous encercle, voir peut-être tout sa flotte, car la renommée du Surprise est très grande, mais là, un peu trop grande à mon goût. Je ne vais peut-être plus jamais te voir mon beau, car à tout moment ils peuvent  nous tomber dessus d’un seul coup, et je ne vois vraiment pas comment on pourrait s’en sortir, malgré les paroles réconfortantes de nombreux puissants matelots qui m’ont apparemment pris en affection…mais même eux semblent comprendre que cette fois on risque bien de tous y passer. La cloche d’alarme vient de retentir ! ! Mes armes sont bien prêtes, si j’arrive à m’en servir ! La mort m’appelle, ils nous arrivent  droit dessus, par tous les Dieux le Diable en personne vient nous chercher ! !


27 Janril 502, 23h00

Cher journal,
Je n’arrive pas à croire que je soit encore là pour te parler, ni la chance que l’on a eu ces derniers jours, car voici seulement notre premier repos depuis 12 jours. En bref, car il c’est passé beaucoup trop de choses, j’ai même l’impression que ces 12 jours ont été cent fois plus longs que toutes ma vie auparavant. 35 vaisseaux lourds de guerre nous sont donc tombés dessus, en même temps. Nous les avons attendus, et au moment où ils rentraient à portée, nous avons filé droit sur un gigantesque navire semblant invincibles : celui de la Reine elle-même ! L’effet recherché par le capitaine a fonctionné, la Reine a été troublée puis enragée par ce culot, et a donc fait de notre cas une affaire personnelle,  laissant les autres navires à part : le premier tir ennemis fut meurtrier, perçant une bonne partie de la coque et tuant 56 hommes, dont 11 officiers sur les 20 du Surprise! Pour ma part je ne reçu qu’un petit jet de coque qui perça mon bras droit, laissant juste une petite entaille superficielle selon un des 25 chirurgiens de bord… Nous, par contre, avons visés leurs voiles, et avec succès!
Beaucoup de voiles furent déchirées, et un mat parvint même à tomber ! Puis, à la grande surprise de tous, nous sommes retournés au centre du combat, mais de toutes façons, il y avait encore 5 gros navires derrières celui de La Reine.



Tous les navires se sont jetés sur nous pour nous aborder ou nous canonner, mais ne purent s’organiser correctement entre eux étant donné l’état d’esprit enragé de la Reine, et surtout le boulet explosif  qui était venu percuter sa cabine ! Ils se rentrèrent tous un peu dedans, s’entre-tirèrent  dessus, mais nous touchèrent tout de même beaucoup, tandis que nous filions désespérément entre eux… C’est durant ce slalom fou que je reçu un boulet en pleins dans les jambes, et tombai dans le coma. Je me suis réveillé il y a 3 jours, y apprenant alors notre fuite miraculeuse, et notre départ en mers totalement inconnues, en plein brouillard depuis plus d’une semaine. Nous avons perdus 428 hommes, et comptons à peine 3 blessés, les autres ayant soit succombés ou guéris à peine 2-3 jours après le gros combat… Le Surprise n’a plus de mâts, les trous de la coque ont été colmatés avec nos cadavres, nos ressources ayant étaient totalement détruites. Nous n’avons plus non plus de gouvernail, nous nous dirigeons donc avec des rames de derniers secours, et malgré notre situation catastrophique, nous sommes tous plutôt contents d’être vivants, de plus que le Surprise, qui devrait avoir l’aspect d’une épave, a toujours l’air si fier ! Toutefois, les hommes, dont moi, commencent à se révolter contre notre pays, notre roi,   car tout cela est de sa faute… De plus, notre future survie semble bien mal partie si nous suivons les lois de notre nation!


7 Norien 502, 21h00

Beau journal,
La révolte a même gagné le capitaine, et nous sommes donc devenus des Pirates(malgré que notre manque d’équipage ait été comblé par de nombreuses femmes, ce qui n’est en fait pas pour nous déplaire), ne pensant désormais qu’à faire fortune en pillant les quelques îles que nous avons croisées. Il y a toujours cette terrible brume, mais nous avons trouvés un nouveau gouvernail, et réparé les mâts tant bien que mal. Nous errons désormais le cœur léger, pillant les îles les unes après les autres, dans la plus grande allégresse ! L’ambiance à bord est heureuse à son comble ! Nous cherchons un lieu où accoster pour s’établir et peut-être créer un petit pays indépendant où nous pourrions vivre libres, car nous sommes maintenant recherchés par les deux armées !




18 Norien 502, 2h00

Salut journal,
Cette nuit est étrange, et tous le ressentent comme moi, je le sais, car nous sommes désormais comme des frères, passionnés d’alcool, de partage de trophées de pêche incroyables,  de monstres des mers, ou terrestres, et de tous phénomènes spéciaux de notre nouveau monde !
Et là en voici un beau : Nous approchons d’une grande île, attirés par des feux d’artifices étranges d’un rouge sang, rituel inconnu des races à bord… Nous allons donc droit dessus, ayant hâte de trouver la raison de ces lumières.


18 Norien 502, 3h25

Adieu journal,
Oui, cette fois nous n’en sortirons pas vivant, les feux étant en fait un piège de sortes de morts-vivants, amateur de sang j’imagine, car nous sommes désormais entraînés en plein courant très puissants, tout droit, sur des récifs, en pleine tempête.
Nous nous sommes tous dit au revoir, nous promettant d’essayer de reformer l’équipage si un de nous sortait vivant du naufrage, pour accomplir notre rêve en nous établissant sur un monde apparemment plein de surprise… Nous avons aussi fait le serment de découvrir toutes les particularités de cette terre, en les exploitant du mieux possible. Nous avons d’ailleurs établis une liste votée et approuvée par tous sur nos futurs agissements :
- Pêcher  sera notre principale occupation, et grâce à beaucoup de patience nous en deviendrons les maîtres.
- Patience qui nous servira grandement dans ce second objectif : charogner. Mais  en toute beauté, car peu le savent, mais charogner est un art bien pire et plus difficile que se battre : apprendre à trouver les blessés, connaître sa force pour pouvoir achever, être un danger sans être en danger.
- Nous prendrons part aussi à tout événements de ce monde, pour en connaître les moindres secrets, et s’y sentir vraiment chez sois.
- Bien sur, pour alimenter nos coupes et nos coffres, des parties de chasse et des razzias ne visant personne et tout le monde à la fois seront organisés, ayant aussi pour but de nous faire connaître !
- Enfin, nous formerons, comme maintenant, un grand équipage soudé et actif, où tout le monde aura sa place et sa parole, et agissant ensemble… Nous attendrons de voir les agissements des autres clans par rapport à nous pour l’instant, nous contentant d’être neutre, tout en cherchant des alliés, qui pourront partager avec nous nos futures belles prises !

En tous cas, les récifs ne sont plus qu’à cent mètres, et seront sur nous dans une vingtaine de  secondes… nous sommes tous réunis sur le pont, prêts au choc ! Aller, croisons les doigts, et à bientôt, journal, qui sait ?